mercredi 6 avril 2022

Fausses nouvelles, manipulation de l’information : comment lutter contre les "fake news" ?

Des campagnes de diffusion de fausses informations visant à influencer les électeurs ont été dénoncées lors de récentes élections aux États-Unis ou au Royaume-Uni. Ces infox ou "fake news" circulent très facilement grâce aux réseaux sociaux. En France, une loi "anti-fake news" a été adoptée. Plus de 50% des Américains déclarent ne s’informer que par Facebook et Twitter. Pour beaucoup, les réseaux sociaux deviennent la principale source d’information. Par leurs canaux, des campagnes de diffusion de fausses informations destinées à influencer les comportements des électeurs ont été dénoncées lors de l’élection présidentielle de 2016 aux États-Unis ou du référendum sur le Brexit au Royaume-Uni la même année. En France, selon le baromètre des médias 2017, 83% des utilisateurs des médias sociaux sont soumis à une forte exposition aux rumeurs et un tiers des personnes interrogées pensent que certaines fake news sont vraies. Depuis 2017, des réactions européennes contre la diffusion d'infox Au niveau européen, en avril 2018, la Commission européenne publie une communication sur la désinformation en ligne en s’appuyant sur un rapport d’experts publié en mars 2018 (nouvelle fenêtre)ainsi que sur les résultats d’une consultation publique lancée en novembre 2017. Sans exclure la possibilité d’une réglementation, la Commission recommande, dans un premier temps, l’élaboration à l’échelle de l’Union d’un code de bonnes pratiques contre la désinformation et le soutien à un réseau indépendant de vérificateurs de faits. Elle propose d’user de nouvelles technologies, dont l’intelligence artificielle ou la blockchain, pour améliorer la capacité de tout citoyen à accéder à des informations correctes ainsi qu’à une diversité de points de vue. En Allemagne, une loi de janvier 2018 a pour objectif de contraindre les réseaux sociaux à une modération réactive. Au Royaume-Uni, le Parlement met en place une commission d’enquête début 2017 pour lutter contre la diffusion des fausses nouvelles et informations en impliquant notamment les géants du Net, et en traquant les fake news jusque sur la BBC. En Italie, les autorités créent une plateforme de signalement des fausses nouvelles.
En France, lors de la conférence de presse du 29 mai 2017 clôturant la visite de Vladimir Poutine, le président de la République Emmanuel Macron reproche à la chaîne de télévision Russia Today France et à la radio Sputnik (deux médias appartenant à l’État russe) d’avoir propagé de fausses nouvelles pendant la campagne présidentielle ("Quand des organes de presse répandent des contrevérités infamantes, ce ne sont plus des journalistes, ce sont des organes d’influence. Russia Today et Sputnik ont été des organes d’influence durant cette campagne, qui ont, à plusieurs reprises, produit des contrevérités sur ma personne et ma campagne"). Dès janvier 2018, Emmanuel Macron annonce sa volonté "de faire évoluer notre dispositif juridique pour protéger la vie démocratique de ces fausses nouvelles". Liberté de la presse, diffamation, protection de la vie privée : le droit français avant la loi fake news. De nombreux textes existent en droit français pour réprimer les diffuseurs de fausses nouvelles dans l’intention de nuire et également fixer des règles aux plateformes numériques. https://www.vie-publique.fr/eclairage/24108-fausses-nouvelles-manipulation-comment-lutter-contre-les-fake-news